C'était inévitable :
l'odeur des amandes amères
lui rappelait toujours
le destin des amours contrariées.

(Cet incipit est à lire lentement à haute voix avant de commencer à chanter le texte qui suit. A vous de trouver l'air qui convient. Ce sera “votre touche personelle“)

Mets du pain dans mon beurre
Mets ta main dans ma bouche
Mets ton sein sur mon cœur
Sur ma langue une mouche

C'est au cœur des squelettes
Des femmes rondelettes
Le long des quais de gare
Que les passions s'égarent
Tous ces enfants qui naissent
Des talons qui nous blessent
Aux escaliers rapides
Aux façades stupides
Aux vendeurs intrépides
De titres tabloïdes
Et au fond des espaces
On voit ce qui trépasse
On a plus rien à dire
Soupire le soupirail
Il faut d'abord s'enfuir
De l'enfer des entrailles

Mets tes doigts dans la fièvre
Mets ta méchante touche
Mets tes reins sur mes lèvres
Sur ma langue une mouche

Tout au fond des chansons
Aux sous sols des entraves
Le cri des mégaphones
Où cuisent les damnations
Quand Gustave le moldave
Étrangle sa petite bonne
Un beau jour qui sent l'ail
L'âge de nos cratères
Apportons des lointains
Tropiques et Amazone
Les sourires de putains
Les remous gras du Rhône
Rangés dans les tiroirs
Les clefs des aremoires
Et sur un piédestal
Une vieille carte postale

Mets ton pied dans mon âme
Mets ton sang dans ma couche
Mets tes cuisses mon infemme
Sur ma langue une mouche

Et on relit une fois ça d'un air profond et pénétré :

C'était inévitable :
l'odeur des amandes amères
lui rappelait toujours
le destin des amours contrariées.