Elle était envouté au fond d'un marécage
Aux parfums hors de prix
Elle, une créature
Dénouant son corps sage
Sous lequel dormait,
impérissable
Immobile
Un corps beau.

Ils existaient alors sur des parquets de marbre
Buvant des élixirs
Payés par des gogos
Bedonnants et infâmes
Aux regards
Tranchants comme des larmes.

Il se laissait porter
Bourreau et puis victime
Dans le luxe avilit
De violations intimes
De nuits étrangleuses
En matins tremblotants
Il était amoureux
Se noyant dans les charmes
Des béances nacrées
Enterrés de dentelle.

Car de ce faste
Où tout-était coûteux
Et rien n'était payé
Il fallait que l'accès
A cette somptueuse
Vie là
Soir un chemin de croix
En palais déguisé.

Il le savait.
Il le savait.

Mais il aimait
Jusqu'à la perdition
Elle, ivre, étourdie de pouvoir
Le dévorait tout nu
L'exposait.

Son poète
Comme un trophée
Qu'elle aurait mérité
Gagné, volé, pillé
Du moins son corps de fée
Puis introduit de force
Dans un milieu hostile
Et sa chasse gardée.

Mais elle était fragile
Il cru la protéger
Il était mort
Et elle s'envolait
Avec un gigolo
Dans une Chevrolet

En pleurant
Déjà le corps
Si chaud
S'était un peu décomposé
Et le confort
Refroidit.

Des plis douillets
Jusque là
Encensoir à fragrances lentes et enivrantes
Exhalait les effluves
D'un fleuve
Charriant des cadavres
Il fallait s'enfuir au plus vite
En pleurant.

Il trouva Marylin
Nue dans un magazine
Ça y est : il était encore amoureux !