La campagne qui s'achève n'a rien fait pour améliorer à mes yeux l'image que je me fais de la campagne. D'autant que la campagne sent mauvais et qu'on y vote souvent con… La raison me commande de rester en ville. J'ai essayé la campagne jadis : coups de feu le weekend, champignons vénéneux et hallucinogènes (Psilocybe cubensis) à portée de main des enfants au bord des chemins et sur les herbages, nuques agressives et rougeaudes obstinément indifférentes agitées comme un piston de chair rouge au rythme régulier du ressort du siège du tracteur trainassant en obstruant la route, chiens (Patous dans ma région) plus agressifs que leur maîtres, jeunes avinés en dérapages incontrôlés dans les virages le vendredi soir… j'en passe et des meilleures (glyphosate, pompes en marche dès six heures du matin, bouses glissantes sur la route, fracas des machines agricoles jusqu'à minuit, etc, etc,) Et dans les coins isolés, des orties, des ronces de la boue et des serpents en pagaille. Tout ça pour voir ici et là une fleurette et s'écrier “…mon Dieu, regarde comme elle est jolie !“. Non, vraiment, nous avons tout ce qu'il faut comme fleurs dans les bacs de nos villes avec en plus des jardiniers polis et respectueux pour s'en occuper. Ma fille un jour d'épandage a trouvé la formule exacte et concise résumant le charme rustique : “Papa, ça pue la nature ici“. Et en plus ils votent brun comme de la bouse ! Si je tente de rester objectif, je dois admettre que j'adore leurs fromages, leurs vins et leurs viandes charolaise… Et attention, ce n'est pas du mépris de classe ni du racisme de ma part : j'ai moi même un ou deux très bons amis agriculteurs…etc.