Proposition de contribution scientifique : Mise en évidence d’un syndrome comportemental collectif citadin.


Nous sommes affligés parce que nous pleurons, irrités parce que nous frappons, effrayés parce que nous tremblons. (William James)

Comme vous le savez tous, chers confrères, je me suis spécialisé depuis de nombreuses années dans la recherche comportementale, spécialisation modélisation sociologique (cf note publications de référence en bas de page)

L’idée de vous proposer cette contribution s’est imposée à moi alors que j’allais mettre à la poste un article traitant des locutions imagées régionales du Berri (ou Berry) que je viens de soumettre à la publication dans la revue «Behavior Berri Studies in Western Countries» (BBSWC, Los-Angeles. USA). J’ai bon espoir de le voir paraître.

C’est donc en revenant ce jour là que j’ai été frappé par une transformation générale des comportements urbains frappant l’ensemble des populations des trottoirs. J’ai décidé d’interroger quelques passants pour une première approche phénoménologique subjective. Les interviewés se sont tous détournés en accélérant le pas. C’était le monde à l’envers : c’est moi qui passait pour un fou !

Force m’était de constater une déviance épidémiologique dans mon environnement immédiat. Une vieille dame a accepté ma prise de contact. Mais je sais qu’on la nomme « La folle qui parle aux oiseaux ». Elle me prenait d’ailleurs pour une mésange. Hors ce cas atypique, tous les individus semblaient frappés d’un syndrome de fuite du réel.

Dans l’impossibilité où je me trouvais de réaliser une approche d’investigation, j’ai décidé d’appliquer directement la méthode de l’observation. Afin de mener à bien mon étude, j’ai pris position sur un banc dans le hall de la gare, près du quai des départs. J’y ai pu prendre des notes à mon aise. Il me semble que je viens de discerner un épisode comportemental qui n’a jusqu’à présent, et jusqu’à plus ample informé, jamais été observé. Sa confirmation révolutionnerait le comportementalisme cognitif. Je continue d’interpeller les gens, mais la phénomène persiste.

Je sollicite de votre bienveillance toutes les notes et remarques que vous pourrez m’apporter avant que je puisse aborder le dépouillement des 957 899 signes (espaces comprises) que comporte le relevé. Je dois signaler que je n’ai pas eu le temps d’atteindre le million de signes comme c’est l’usage.

En effet un couple de policiers m’a interrompu avant l’issue de mon observation. Je dois faire un bref séjour en clinique car j’ai, paraît-t-il, attrapé un virus contagieux sur internet. J’en profite pour me reposer car il y a ici un parc très agréable entouré de hauts murs où je me délasse en étudiant des spécimens humains évoluant au ralentit. Passionnant pour un comportementaliste.

* Pourquoi l'indrien urine toujours contre un arbre (CNRS, 2007) & Techniques de séduction spécifiques au berrichon en état d'ivresse. (CNRS 2004) & La scansion des slogans religieux dans le Cher (CRSSS, 1968)