Je suis dans le paradoxal
Des nappes de brouillard jaunes flottent dans un espace sidérant
Dans ce magma fangeux s'agitent de fantomatiques présences
Mon existence s'y glisse comme un vaisseau
Écrivant un poème obscur et lourd
Pierre massive qui s'enfonce
Lente dans les profondeurs noires de l'oubli
Descente apathique et huileuse
Accablante chute en spirales de silence
Me serais-je endormi ?
Aurais-je gardé conscience dans un sommeil de plomb ?
Est-ce un rêve abyssal ?
Qui suis-je ? Où suis-je ?
je me regarde du bord d'un bathyscaphe
Ombre spectrale coulissante
Monstre déformé de reflets
A la fois observant ; et présence scrutée
Je ne sais plus si c'est la mer d'acier qui fait le ciel
Ou des nuées fumantes
Qui s'agitent en remous sous la coque
Je ne sais plus ni le haut ni le bas
Ni le chaud ni le froid
Et les points cardinaux
Sont cônes et cylindres
Mon point ego nodal
Cet œil qui se contemple
Ce nombril flottant
Se fondant à son tour
Un peu effervescent
Évanescent
Dissipé
Dilué
Subtil.