On était à la fin du mois d'août. Je n'avais pas très chaud au cœur.

Alexia devait me rejoindre en avion à Calvi. J'avais pris ma voiture et loué une cabane isolée en plein maquis pour quinze jours. Elle en avait tellement envie !


Elle avait d'abord été retardée par un stupide problème de billet : l'agence s'était trompé de date. Puis elle était restée injoignable plusieurs jours. La tante de son ex belle mère était morte paraît-il ; ce qui est assez grave.


Enfin, elle avait obtenu de façon impromptue le rendez-vous qu'elle attendait depuis longtemps chez un mystérieux spécialiste pour une rare et secrète maladie, quelqu'un s'étant désisté à la dernière minute…


“C'est encore fichu pour cette semaine“ m'avait-elle annoncé au téléphone d'un ton désolé, “passe moi un coup,de fil quand tu rentres à Paris“.


C'est comme ça que j'ai enfin réussi à lire Ulysse de Joyce d'une seule traite, le volume ayant été abandonné là par des occupants précédents.


Je n'avais pas prévu les circonstances et j'avais totalement oublié d'emporter avec moi de la lecture.


J'ai été très heureux d'avoir réussi ce tour de force, mais je n'ai plus jamais revu Alexia.