14589964775_55c86523ef.jpgContribution au dessin sur le blogart de Sigrid Coggins
Chère Sig,
je suis actuellement sur la plage de Beurk et je pense au dessin que tu m’as envoyé depuis tes vacances à Arpenteur. Je vais commencer par t’expliquer pourquoi. C’est à cause d’une fille qui me regarde.
En fait je ne sais pas trop si c’est elle ou bien moi qui regarde l’autre. De la façon dont elle est placée, je vois seulement sa tête rêveuse qui ressemble un peu à un poireau planté à l’envers.Mais ce n’est pas pour ça qu’elle me fait penser à toi : non !
Il me faut remettre en mouvement les rouages ralentis de mes cellules grises baignée dans le rosé. Essayons.
Le soleil est un déclencheur de rêves éveillés et je crois qu’il provoque comme de micro mirages. Belles femmes, belle donne, belladone, fente, rente, flamme, rame, pente, sente, Art, pente, poireau, etc.
Ça n’a aucun rapport évidemment, pas plus qu’une peau de pêche avec un port de pêche ou une dame Galante avec cinq gars pour (Singapour) une Marie Galante couche toi là.
C’est loin ! C’est loin !
Mais comme je sais que tu attends de moi un travail soigné, et que je suis incapable de fournir un effort cohérent ces jours-ci, je vais écrire n’importe quoi. D’accord ? Donc voici ma critique.
J’ai d’abord pensé à une méduse, et je voyais la chose ballottée par les vagues finir échouée, mollasse, blanche et visqueuse sur le sable chiné de varechs et de strates d’asphalte dégazé. J’aurais alors pu faire une grande digression sur la déliquescence de l’art et parler de ce thème qui ne tient à cœur à personne : la putréfaction, moderne incarnation des vanités chères aux classiques, et il était évidemment alors facile de parler de nature morte, de décharges d’ordures et d’adrénaline, de la mer Morte et du problème de la Palestine, de l’équilibre mondial écologique et bien entendu du réchauffement climatique. J’aurai aussi pu divaguer (je choisis mon vocabulaire de rien) et évoquer les dauphins étouffés par les sac en plastique flottant entre deux zoo.
Et puis je me suis dit que ça ne se faisait pas en juillet et qu’il fallait être inculte comme un journaliste de télé pour oser importuner les gens en vacances avec ça ! Alors, j’ai vu (une fulgurance) qu’il s’agissait d’un légume. Un navet probablement. La métaphore potagère m’a alors semblé plus pertinente. On a envie de légumes l’été, c’est vrai. Mais il faisait beaucoup trop chaud pour conserver une telle idée sans frigo.
La plante comestible est un thème rare dans l’art contemporain. A part Archimboldo, je ne vois personne…donc rien de contemporain avec les légumes depuis le XVIème siècle. il était temps de s’y (re)mettre.
Bonne idée donc.
C’est alors que j’ai levé la tête et regardé cette fille en forme de poireau qui me regardait et j’ai été médusé. Donc, méduse et navet c’est tout comme. J’ai compris que j’avais vu un poireau. Donc voici ma critique : c’est un dessin plus intéressant qu’il n’y paraît au premier abord…un dessin spiré (on y reviendra).
À bientôt.
Et ne vient pas me dire que je n’ai pas fait un effort !