14774582643_9ba7f5ee63.jpgDécidément, l’art avance inexorablement sans se préoccuper des dommages collatéraux, ni même colorectaux.
Après le tant commenté —et admiré— tableau “L’Origine du monde“, de Gustave Courbet, voici que sort la scandaleuse représentation de “La Fin du Monde“. Une image issue de l’inconscient amblyope d’un médium.
C’est grâce à un dispositif ingénieux (serial portraits) dû au talent de l’artiste vidéaste Sigrid Coggins, que se révèle l’image ultime, le dernier fondement.
Face à un aussi radical chef d’œuvre, le critique que je suis doit garder son sang froid et considérer la perspective historique plutôt qu’hystérique.
Non, je n’ai pas la berlue ! Le dessinateur présente ici, au contraire de Courbet qui affichait le côté face, affiche disais-je donc, le côté pile.
Il donne à voir le revers de la médaille, sinon la véritable, du moins la face cachée de l’ambivalence du monde.
Trait de génie encore plus impudique que celui du maitre d’Ornants,
Il fallait avoir les yeux fermés pour oser faire surgir de la ténèbres, cette vision d’apocalypse, ce mystère barbu sous un chapeau de cow boy, cette fesse à barbe fantasmatique à la bouche sifflant une véritable oraison jaculatoire païenne.
Il faut être un fameux visionnaire pour réaliser un aussi fulgurant portrait. Car il n’est plus ici question de reconnaître Sigrid, mais bien l’ensemble de l’humanité dans ce qu’elle cherche éternellement à taire, à cacher, à voiler. Mais transcendé par cette soudaine exposition de ce que personne jamais ne consent à montrer.

Ce n'est pas du vent : c'est éfinitivement génial !

Dessin N° 50