N-02.pngVoici un dessin complexe car il échappe à son destin.
Les traits portant le portrait sont bien là: notamment cet œil droit (à gauche pour nous qui regardons) comme une élégante épissure de fil de fer.
Mais l’ensemble reste vague et surtout à l’arrière plan. Les cheveux déjà se referment comme un lourd rideau de scène pour engloutir la représentation.
Car le portrait est éclipsé par l’irruption d’une forme inattendue vers laquelle se tend toute mon attention, avide de punctum.
Un objet qui empêche mon accommodation, et qui donc me questionne.
Alors c’est quoi ?
Ici, le mystère de la main aveugle imprime somptueusement le sceau d’une impossible trouvaille : l’invention suscité par la cécité crée la nécessité du déchiffrement, du décryptage.
Ça me plaît d’avoir a avoir mon idée là dessus : elle m’a sauté aux yeux instantanément pour ainsi dire.
Donc je dirais : c’est un poisson en peluche qui déchiffre un billet de train froissé.
Et l’irruption de cet objet fantomatique et incongru me ravi.
On dirait qu’il dit au portrait “pousse toi de là que je m’y mette“.
Allez boire le thé chez Sigrid.